Ainsi, notre système de croyance se forme d'une manière très conditionnée et très largement inconsciente. De multiples événements nous tombent dessus, nous percevons des myriades de signaux, et nous interprétons tout cela avec une logique très incertaine et fluctuante, le plus souvent défensive.
Tout au plus, il existe des croyances identitaires dont on ne sait pas très bien si elles relèvent d'un inné ou d'un acquis conditionné. Nous pouvons croire en l'un ou en l'autre. Au mieux, nous pouvons douter, car le doute laisse une place au réel en marge de notre monde virtuel, de notre système de croyances.
Si nous croyons que nous sommes des êtres spirituels, ce sont certainement nos valeurs, nos croyances identitaires qui constituent l'incarnation de notre spiritualité.
Si nous ne croyons pas cela, la spiritualité pourrait se résumer à une sorte de méta-modèle que nous nous imposerions de considérer comme la référence véritable, la norme ultime, la morale salvatrice, la religion, la carte exacte du territoire.
Serions nous d'un côté un peu naïfs, et de l'autre un peu illusionnistes ?
Pour ma part, je crois que nous sommes de toute façon les deux !
Du seul point de vue de notre système de croyance, la foi se présente comme une conviction : c'est-à-dire une croyance intense, peu souple, peu aménageable.
Mais nous pouvons appréhender la foi à l'aune, non pas de nos croyances mais à celle de l'intensité du « phénomène », de l'expérience que l'on peut en avoir. Revenons à nos perceptions.
Lorsque quelqu'un nous parle de son ordinateur ou de sa télévision, nous ne percevons pas beaucoup d'intensité. Si l'on nous parle du niveau des convictions que cela soit d'un match de foot, de politique ou de religion, nous percevons très nettement une intensité supérieure. Lorsque quelqu'un nous parle de ce qui est le plus important pour lui, de qui il aspire à être vraiment, là, c'est encore une intensité plus grande qui aurait tendance à nous imposer le respect.
Parfois nous rencontrons des personnes qui nous parlent d'autre chose et nous percevons une telle énergie que la personne semble rayonner. C'est une perception et l'impression que cela nous donne. Je pense que c'est ici que la foi se trouve, non dans la croyance exposée mais dans l'intensité qui émane de la personne qui parle à ce moment précis et qui aurait tendance à nous imposer l'amour.
La croyance ne semble être alors qu'un habillage cognitif d'un phénomène réel et constaté, apparemment perçu comme étant de nature énergétique et expérientielle qui serait la foi.
Ici, non seulement vous n'êtes pas obligés de me croire mais ce que vous croyez ou ce que je crois n'a aucune espèce d'importance : c'est une expérience qui est ou qui n'est pas.
Ensuite, c'est à chacun de classer cela : bien ou pas bien, agréable ou pas, souhaitable ou pas, … et de créer son propre monde en conséquence.
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